santon histoire de
L'HISTOIRE DES SANTONS A PARTIR DE 1792
Au coeur de la Révolution anticléricale, comme tous les lieux de cultes nationaux, à Salon l'église Saint Michel et la collègiale Saint Laurent sont fermées au culte pendant plusieurs années.
Pour cette raison, dans tout le département, se met en place une réponse populaire à cette interdiction:
Installer dans l'intimité et le secret de sa demeure le respect du culte de Noël si cher aux provençaux.
>SANTON DE PROVENCE DE MARSEILLE
Cette soudaine demande fit naître un artisanat qui se développa peu à peu pour se poursuivre encore aujourd’hui. Trois noms auront marqué cette histoire et son essor : de Jean-Louis Lagnel premier santonnier à travailler avec de l’argile crue à Elzéard Rougier et David Dellepiane qui apportèrent au santon de Provence une consécration littéraire et artistique.
>LAGNEL, A JAMAIS LE PREMIER
Le créateur du fameux santon populaire d'argile crue est né à Marseille le 8 février 1764. Sculpteur figuriste de métier, Jean-Louis Lagnel, dit Agnel, rompit ainsi avec la tradition des figurines faites de plâtre, de bois, de mie de pain qui prenaient place dans les crèches. Ses premières œuvres connues sont une femme debout (1797), un homme debout (1798) et un chien (1799). Entre 1802 et 1805, il sculpta une Vierge, un saint Joseph et les trois Rois mages. Au-delà du changement de matière première, il eut l’idée de réaliser des moules de plâtre pour faciliter la reproduction de sujets à moindre coût, dont l’un des plus anciens témoignages est conservé au Musée d’histoire de Marseille. Ses santons mettaient en valeur les différents métiers de ses voisins, vêtus le plus souvent suivant la mode populaire de l'époque Louis-Philippe. Bien qu’il fut au début concurrencé par les santibellis en plâtre d'origine italienne vendus par des marchands napolitains autour du Vieux-Port, Lagnel aura créé des types encore représentés aujourd’hui comme « le berger allongé », « l'homme tenant une lanterne d'une main et son bonnet dans l'autre » ou « la femme portant une citrouille sur la tête ». Il mourut le 17 septembre 1822 à Marseille à l'âge de cinquante-huit ans.
>ROUGIER, LE POETE DES SANTONS
Celui que l’on surnomme le « poète des santons » naquit à Marseille le 4 novembre 1857. Professeur de latin, historien et dramaturge symboliste, il occupa une place importante dans la vie artistique et littéraire des premières décennies du XXe siècle. Grand défenseur des traditions, Elzéard Rougier laissa une œuvre abondante et multiforme essentiellement consacrée à Marseille à l’image de son action aussi déterminée que fructueuse en faveur de la promotion du santon d'argile marseillais dont il était amoureux. Les crèches et santons lui inspirèrent de nombreux poèmes en français mais pas en provençal, sa langue maternelle, ce qui lui aurait assurément donné une renommée plus durable. « Les santons sont des fleurs que l'on cueille en hiver » reste l’une de ses plus belles citations. Après une vie de misère, « l’ami des santonniers » mourut le 12 décembre 1926. Ses obsèques furent célébrées en l'église des Réformés. Pour lui rendre hommage, les vingt-deux santonniers baissèrent les auvents de leurs barraques au passage du convoi funéraire sur la Canebière.
>DAVID DELLEPIANE, LE PEINTRE DES SANTONS
Dessinateur, peintre, affichiste, David Dellepiane naquit le 16 octobre 1866 à Gênes d'une famille d'artisans d'art venue s'établir à Marseille en 1875 probablement pour des raisons politiques. En 1876, le jeune David fut admis à l'Ecole des beaux-arts de la cité phocéenne dans la classe de Marius Guindon qui avait été lui-même l'élève d’Émile Loubon (1809-1863) et du Lyonnais Johanny Rave (1827-1892). Très tôt notre artiste peignit à la fois des compositions de grande taille et des portraits de riches Marseillais. C’est dans son atelier du 7, quai du Canal, dans le quartier du Vieux-Port accueillant de nombreux artistes, qu’il découvrit peu à peu sa voie notamment avec les paysages et les affiches comme celles des Expositions coloniales de 1906 et de 1922. Sa décoration du Grand Hôtel de Juan-les-Pins en 1925 constitua son travail le plus important. Mais ce sont ses peintures et dessins des santons dotés d’une grande technicité qui lui valurent le titre quasi officiel de « peintre des santons », lui qui fut proche d’Elzéard Rougier et Thérèse Neveu. À sa mort le 25 juin 1932, la presse locale salua unanimement la richesse de son talent.
proposition d'Yves Deroubaix à partir d'un texte en provençal de la revue accent N° 285
mise en page. Le 20 décembre 2025. Gilles Rigole
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