Petite histoire du COURS MIRABEAU
par Magali Vialaron-Allègre
A partir de la conférence du 17 mars 2016
Il s'agit d'évoquer, au fil du temps, l'histoire du Cours Mirabeau, nos Champs Elysées provençaux, depuis sa création au milieu du XVIIe siècle, jusqu'à nos jours. Ce cours, dont Mistral écrivait : "Dou Cours intran sus lis andano : Jamai mai, o patrio, ai senti ta cremour !" (…nous entrons dans les allées du cours : Mieux que là, ô patrie, je n'ai jamais senti ta flamme !).
1649 : une décision du Parlement
En pleine fronde parlementaire, Michel Mazarin, frère du cardinal est nommé archevêque d'Aix en 1645. A son arrivée, il décide la construction d'un nouveau quartier, au sud de la ville (le 9ème agrandissement d'Aix), sur les jardins de l'archevêché et des terres appartenant à l'Ordre de St Jean de Malte, qui présentent un gros dénivelé par rapport aux murailles de la vieille ville.
Pour jouxter la ville médiévale et les hôtels particuliers de ce nouveau quartier (qui prendra le nom de Mazarin), quadrillé à la française et protégé par de solides remparts, les Consuls proposent de créer une rue : la rue de l'Archevêché, mais les Parlementaires en décident autrement. En 1649, ils ordonnent : «qu'en lieu et place où étaient auparavant le rempart du midi, le fossé et ses lices, il serait fait un cours»
Il s'agit avant tout d'en faire un lieu de promenade dans l'esprit du « Cours la Reine » à Paris (inspiré du Corso à l'italienne). Mais, contrairement à Paris, l'espace est, à Aix, à l'intérieur des murailles. Long de 440 m, large de 42 m, le cours a une allée centrale réservée aux attelages et carrosses, deux allées latérales vouées aux promenades et deux contre allées qui desservent les habitations et qui seront, plus tard, aménagées de calades faites de galets de la Durance. Il faudra, toutefois, attendre une quinzaine d'années, pour que ce cours soit terminé.
En même temps, vont s'élever, de somptueux hôtels particuliers, construits, le plus souvent, par les parlementaires, très inspirés de la mode parisienne, le classicisme, alors en vogue à l'époque. Seule concession au goût italien, les hôtels, à l'image des palais florentins, ne seront pas séparés de la rue par une avant-cour, leur façade donnant directement sur le cours.
Le plus monumental, l'hôtel de Maurel-Pontevès (ou d'Espagnet), est édifié entre 1647 et 1650 par un riche marchand, Pierre Maurel, qu'une charge de secrétaire à la Cour des Comptes vient d'anoblir. Sa fortune lui a permis de contracter alliance avec les plus vieilles familles du pays : en 1640, il épouse Suzanne du Laurent, puis veuf en 1645, il se remarie avec Diane de Pontevès. Ce "Crésus de la Provence", devenu seigneur de Pontevès et de Vollone, va faire construire une maison digne de lui et de ses descendants (ce n'est qu'au XIXe siècle que l'hôtel va entrer dans la famille d'Espagnet).
La façade due à l'architecte Pavillon présente la classique disposition des trois ordres décoratifs antiques : les fenêtres du rez-de-chaussée sont encadrées de pilastres doriques surmontés de frontons en entonnoir, celles du premier étage de pilastres ioniques et de frontons courbes ; les ouvertures plus modestes du second étage ont des pilastres corinthiens et des frontons droits. Entourant la porte désaxée, les fameux atlantes barbus et résignés, réalisés par le sculpteur J. Fossé, supportent un balcon en ferronnerie, fardeau bien léger pour d'aussi larges épaules. La solide boiserie du XVIIe siècle est enrichie de marteaux de bronze à tête de lion.
Derrière cette façade somptueuse, un agréable jardin renferme, au midi, une fontaine monumentale : sous un arc de pierre dorée, un Neptune laisse échapper une eau fraîche qui, de vasques en vasques, se déverse dans un bassin profond.
Un peu plus bas, l'hôtel de Forbin, est l'un des plus vastes et des plus beaux du cours. César de Milan, seigneur de Cornillon et de Confoux, conseiller au Parlement, en commence la construction dès 1656. Son fils termine son œuvre (l'hôtel ne passera à la famille Forbin, seigneurs de La Barben, qu'à la fin du XVIIIe siècle). Les fenêtres du rez-de-chaussée ont un simple décor ionique, tandis que celles du premier possèdent un décor corinthien plus fouillé. La vaste entrée est surmontée d'un beau balcon en ferronnerie, avec des fers plats enroulés en volutes. A l'intérieur un noble escalier à balustres et à colonnes donne accès aux appartements de réception. Parmi les hôtes célèbres, il faut citer en 1701, les petits fils de Louis XIV, venus accompagner le duc d'Anjou jusqu'à la frontière espagnole.
Le cours (que l'on prendra l'habitude d'appeler «cours à carrosses») va être agrémenté de quatre fontaines et de quatre alignement d'ormeaux et d'acacias. En haut, on trouve la fontaine des Pyramides (on envisagera, en 1685, de créer à cet endroit une place royale avec une statue équestre de Louis XIV, mais le projet sera vite abandonné) puis celle du Triton (quatre enfants portant une vasque) créée par Fossé en 1667 et alimentée ensuite en eau chaude (aujourd'hui recouverte entièrement de mousse), ensuite la fontaine des neufs canons (remaniée à plusieurs reprises) et enfin, tout en bas, la fontaine des chevaux marins, construite dès 1698 sur les plans de Laurent II Vallon. Cette fontaine est ornée de deux chevaux marins en plomb, attelés au char de Neptune, qui crachent de l'eau par leurs narines. C'est, selon J.J. Gloton "la dernière touche versaillaise". Ce jalonnement du cours par les fontaines doit, en effet, en scander la perspective, le cours s'achevant par une balustrade, érigée à l'emplacement de l'ancienne enceinte, qui domine la campagne, les champs et les jardins situés en contrebas. C'est ainsi que s'achève à Aix, le Grand siècle.
XVIIIe siècle: le temps de la splendeur
Pendant toute la première partie du XVIIIe siècle, les constructions vont se poursuivre sur le cours. En 1710, tout en bas (côté quartier Mazarin), sur la parcelle octroyée au XVIIe siècle au Duc de Vendôme, mais laissée vacante, Louis d'Esmivy de Moissac, conseiller à la cour des Comptes fait réaliser un hôtel qu'il loue en 1750 à Honoré Armand de Villars, gouverneur de Provence. De Villars (qui donnera son nom à l'hôtel) y fait ajouter une entrée monumentale : quatre colonnes aux chapiteaux doriques, supportant un balcon en belle ferronnerie, signe du pouvoir (en parallèle aux colonnes de l'Hôtel de Ville, siège du pouvoir municipal). Il y créera une bibliothèque, un cabinet d'Antiquités et de médailles, un jardin botanique, une école de dessin et des sciences.
Un peu plus haut, mais sur l'autre rive (côté vieille ville), on trouve l'un des plus vastes hôtels du cours : l'hôtel d'Arbaud-Jouques . Au début du XVIIIe siècle, Elzéard d'Arbaud conseiller puis président au Parlement en réunissant deux édifices (la partie orientale de l'hôtel de Valbelle-Meyrargues et la partie occidentale de l'hôtel de Séguiran) se bâtit une très belle demeure. La façade dorique au rez-de-chaussée, ionique au premier étage, présente une suite de pilastres encadrant les fenêtres et soutenant une magnifique frise à triglyphes et à rosaces. Un culot à mufle de lion entouré de feuillages soutient un balcon cintré orné de panneaux de ferronnerie à larges entrelacs, au centre desquels se remarque le monogramme de la famille encadré de lions et surmonté du mortier présidentiel.
Tout en haut, dans la perspective du cours, s'élève le très bel hôtel Gauthier (ou Gautier) du Poët, bâti en 1730, pour Henri Gauthier, d'origine modeste, mais anobli dès 1724 par l'achat de terres nobles du Poët, près de Sisteron. C'est une vaste demeure élevée sur trois étages dont la façade patinée par le temps et dorée par le soleil est divisée en trois parties par deux étroites bandes de refends. Ces trois hôtels possèdent, à l'intérieur, de superbes rampes d'escalier en ferronnerie. L'hôtel de Villars, une rampe Louis XV à panneaux losangés, formant pilastres, avec des angles arrondis; l'hôtel d'Arbaud-Jouques, une belle rampe Régence et l'hôtel Gauthier du Poët, une rampe Louis XVI aux panneaux timbrés. C'est du balcon central de ce dernier hôtel que le futur Louis XVIII (alors Comte de Provence) assistera aux jeux de la Fête-Dieu en 1777.
Lieu de promenade, lieu de plaisir, lieu aussi de fêtes magnifiques, le cours est surtout un espace réservé à la représentation de l'aristocratie. Les petites gens y sont à peine tolérées et l'émoi est grand lorsqu'en 1748 un artisan veut y ouvrir une boutique. Le conseil de ville, saisi, décrète le 9 avril 1748, que seuls des cafés pourront y être établis, sur la rive nord du cours uniquement.
En 1775, à l'instigation de Mg de Boisgelin, archevêque d'Aix, président des Etats de Provence, est créée la future place de la Rotonde qui permet de relier entre elles les routes de Marseille et de Paris.
En 1781, afin d'ouvrir le cours sur l'extérieur, on envisage le réaménagement de l'entrée de la ville : on prévoit de réaliser, sur la nouvelle place une fontaine à bassin rond décoré d'un obélisque à la gloire de Louis XVI (ce projet n'aboutira pas, faute de moyens). En 1782, à cet effet, la fontaine des chevaux marins est détruite et remplacée par une grille en fer forgé exécutée par M. Mignet (père de l'homme de Lettres), grille dont l'un des fragments ferme le portail du Parc Rambot.
Désormais, le cours « aux carrosses » s'ouvre aux charrettes. En raison du passage continuel des chariots qui transportent les matériaux utilisés (dont des morceaux du palais comtal en pleine démolition) pour le remblaiement de la place, il se couvre régulièrement de poussière et de boue (c'est pour cela que l'on devra, en 1790, le recouvrir de graviers).
Les premiers soubresauts de la Révolution ne sont pas loin.
Tandis que les dames de Gueidan étalent leur luxe dans les salons de la ville, et que, le chef de famille, Gaspard, président à mortier du parlement, s'invente une fausse généalogie pour rivaliser avec la vieille noblesse provençale, au rez-de-chaussée de l'hôtel de Gantes, se forme un cercle royaliste, le cercle Guion (ancêtre du célèbre café des Deux Garçons, créé en 1792). En février 1789, à l'hôtel Lyon de St Ferréol (aujourd'hui, agence de la Caisse d'Epargne), les députés du Tiers aux Etats Généraux de Provence tiennent leur assemblée au cours de laquelle se fait entendre, vibrante et passionnée, la voix de Mirabeau.
Le 14 juillet 1790, a lieu sur le cours, la Fête de la Fédération, en présence des autorités religieuses, civiles et militaires. Mais, la grande réconciliation ne dure pas, suite à une altercation entre royalistes et patriotes sur le cours (devant le cercle Guion), le 14 décembre 1790, sortis de leur prison par une foule déchaînée, sont pendus aux ormeaux ( vraisemblablement devant l'hôtel Maurelet de La Roquette, aujourd'hui Monoprix) trois contre-révolutionnaires : le marquis de la Roquette, le chevalier de Guiramand (auteur des coups de feu devant le cercle Guion) et Pascalis, ancien assesseur du pays d'Aix (qui avait clos, le 20 septembre 1790, la dernière séance du parlement, en glorifiant l'ancienne constitution provençale).
Derrière la Terreur, va se profiler l'Empire. En 1785, tout en bas du cours, (rive droite), est créé un vaste hôtel pour voyageurs qui recevra le 25 juin 1788 la fastueuse ambassade du Nabab de Maïssour; le 10 octobre 1799, le général Bonaparte de retour d'Egypte; le 4 août 1809, le pape Pie VII, prisonnier de l'Empereur… C'est la raison pour laquelle, il porte le nom d'hôtel des Princes ou des Quatre-Nations.
XIXe siècle: les derniers embellissements
Le XIXe siècle va marquer de son empreinte les deux extrémités du cours.
Sous la Restauration (Aix est royaliste), on décide l'érection d'un monument en hommage au Roi René, tout en haut du cours. Le monument comprend une fontaine et une statue. La fontaine est confiée à Pierre Revoil qui en élabore le dessin, la statue au sculpteur parisien David d'Angers. L'ensemble est inauguré le 19 mai 1823 par la duchesse d'Angoulême (fille de Louis XVI). Pour l'anecdote, les Aixois n'ont pas été très satisfaits de la statue (dont la figure ne ressemblait guère, selon eux, au Roi René) et ont refusé de payer les suppléments d'honoraires exigés par le sculpteur.
En 1830, les platanes vont remplacer les acacias et les ormeaux.
L'autre extrémité du cours est achevée en 1860 (sous le Second Empire). Une fontaine monumentale, haute de 12 mètres, est érigée, sous la direction de l'ingénieur de Tournadre. Quatre sculpteurs aixois sont sollicités : François Truphème, Joseph Ramus, Louis-Félix Chabaud et Hippolyte Ferrot. La fontaine est en pierre froide, provenant des carrières de St Antonin, Pourrières et Fuveau. Un grand bassin circulaire (d'un diamètre de 32 m) est surmonté d'un bassin plus petit (d'un diamètre de 15 m) et d'une vasque en fonte de 8 m (des ateliers Berthet d'Aix), le tout dominé par trois statues de 3 m de haut, en marbre de Carrare. Truphème a exécuté le piédestal décoré de têtes de guépard ainsi qu'autour du bassin les quatre groupes de lions en bronze; Ramus la statue, en face du cours, qui représente la Justice; Chabaud celle du côté de l'avenue des Belges, qui représente l'Agriculture; enfin Ferrot celle tournée vers l'avenue de la République, qui représente les Beaux-Arts.
Il faudra attendre, une vingtaine d'année (en 1882), pour que l'on remplace les deux bassins, en bas du cours, par deux statues représentant la Science et l'Industrie (elles seront exécutées par le sculpteur Truphème).
C'en est fini du raffinement et des frivolités des siècles précédents, au XIXe siècle on célèbre le progrès et copiant l'Antique, on rend hommage à la Science ou à l'Industrie sous la forme d'allégories, parfois un peu lourdes.
En 1876, sous la présidence de Mac Mahon (Troisième République) et la municipalité de Bédarrides, cette voie publique prend le nom de Mirabeau. En 1899, on va la daller de pavés de pierre et de bois (pavés qui, en 1923-24, seront recouverts de plaques d'asphalte).
Le cours est non seulement la grande artère où l'on déambule et où l'on se fait voir, où les cafés à la mode substituent leur prestige à celui des façades des vieux hôtels, il est aussi la ligne de clivage d'une certaine sociologie aixoise. Rive nord (ou rive droite), avec les boutiques et le commerce, le peuple et la roture ; rive sud (ou rive gauche), avec les hôtels particuliers, l'élite et les privilégiés. On peut naviguer de l'une à l'autre, mais on ne se mélange pas vraiment. Cézanne et Zola "feront les frais" de cette société aixoise très figée, même si plus tard, il se souviendront avec plaisir du café Clément ("Caf'Clem") qui deviendra la café des Deux-Garçons et "qu'ils fréquentaient, adolescents, parce qu'on s'y frottait au monde des étudiants et que l'on pouvait, de la terrasse, y contempler les robes et les chevilles des jeunes passantes".
XXe siècle : les affres de la modernité
Pendant la première moitié du XXe siècle, Aix, sommeille, ce qui lui doit le titre de "belle endormie" (et lui permettra de garder intact le quartier Mazarin).
En 1903, le tramway reliant Aix à Marseille (devenue, en 1800, préfecture des Bouches-du-Rhône, alors qu'Aix n'est plus que sous-préfecture) monte le cours Mirabeau jusqu'à la place Forbin.
Avec la modernité, certains dégâts ne pourront être évités, notamment ceux causés à l'hôtel d'Estienne d'Orves (anciennement hôtel Maurellet de La Roquette). La société commerciale qui s'en est rendue acquéreur, dans les années 1930, parvient à faire déclasser ce monument historique et peut ainsi, en toute liberté, en 1966, bouleverser son architecture et sa décoration intérieure. Seul rescapé, le grand portail à carrosses de la cour qui s'élevait au nord a été transporté au jardin Campra. Aujourd'hui, c'est le magasin Monoprix.
Le clivage entre les deux rives se perpétue : la rive droite, avec ses brasseries, ses cafés, ses librairies et ses commerces est beaucoup plus fréquentée et plus conviviale que la rive gauche plus guindée, avec un cinéma, des banques, des confiseries et des cabinets de magistrats, de médecins et de notaires.
Chaque année, au mois de février (pour mardi gras), le cours Mirabeau prend un air de fête, avec le carnaval et la célèbre course cycliste "la ronde d'Aix"...
A la fin des années 60, il devient le théâtre d'une vie étudiante agitée. Les cafés, à l'instar des cercles du XIXe siècle, prennent volontiers les couleurs politiques de ceux qui les fréquentent. En haut, "Le Grillon", rendez-vous des étudiants en Droit, affiche des idées de droite, voire d'extrême droite. Tout en bas, au "Mondial" se retrouvent maoïstes, trotskistes et gauchistes de tout poil; les rencontres sont parfois "musclées", comme en 1967, après la projection du film de Jean-Luc Godard La Chinoise. D'autres cafés jouent davantage la carte de la neutralité, comme "Le Mazarin", "La Royale" ou "Le Longchamp", tandis que "Le Suzanne", où l'on tape volontiers la belote, reste le café préféré des élèves du lycée Mignet. A l'époque, le rectorat est situé à l'hôtel d'Espagnet, aussi le cours est le pivot des grandes manifs' de 68. Mais avec les "trente Glorieuses" vient aussi le règne de la "bagnole". Elle envahit tout. Sur le cours, on se gare en double, voire en triple file, parfois carrément au milieu de la chaussée. Les contraventions et la fourrière n'y font pas grand chose.
Dans les années 80, on commence à parle d'écologie et de pollution des villes. Il faut adapter l'urbanisme à ces nouveaux principes.
A la fin des années 90, plusieurs projets sont à l'étude pour réaménager le cours Mirabeau et "rendre la ville aux piétons". On décide de doubler la surface des espaces de promenade et d'empêcher tout stationnement de véhicule. Afin de réguler le flux automobile, on veut réduire l'ancienne voie à carrosses en un étroit couloir où les voitures peuvent seulement se croiser, et l'on envisage même de fermer, en haut, un accès au cours. Des pétitions circulent, un comité de défense du "cours Mirabeau" est créé, afin de le réaménager tout en préservant "l'esprit" des siècles précédents. En vain…A l'orée de l'an 2000, ce projet est adopté et réalisé !
Aujourd'hui
Le cours Mirabeau, débarrassé des embouteillages, a retrouvé une certaine quiétude, mais il a perdu le bel équilibre et l'harmonie de ses formes.
"Le Mondial" et "Le Suzanne" ont changé de visage et de nom. "Le Mazarin" et "La Royale" ont disparu. Seuls "Le Grillon" et "Les 2 G" (véritable institution, dont l'intérieur est classé) ont été épargnés. "Le Longchamp" et d'autres ont été englobés dans une interminable terrasse baptisée "La Bastide du cours", où l'on peut déjeuner dehors, été comme hiver (avec le T.G.V., on n'est plus qu'à trois heures de Paris, pour plaire, il faut faire "Provence" et "chic"!).
La rive gauche se mercantilise, elle accueille désormais les étals d'artisans et de forains, notamment pendant les soirées estivales où à l'occasion du marché de Noël.
Le cours Mirabeau aurait-il perdu son âme ? oui, si l'on s'en tient aux apparences. Mais, il suffit, lorsqu'on s'en donne la peine de fermer les yeux et d'écouter : alors on peut entendre le bruissement des robes de Mme de Gueidan, la voix tonitruante du Comte de Mirabeau et les fous rires d'Emile Zola et de Paul Cézanne à la terrasse des "2.G."…
BIBLIOGRAPHIE
GLOTON (J.J.) Renaissance et baroque à Aix, Paris-Rome 1980
JEAN (R.) Cézanne et Zola se rencontrent, Actes Sud, 1994
TERLEY (B.) Aix-en-Provence, Métamorphoses, 1993
VOVELLE (M.) Les folies d'Aix ou la fin d'un monde, Paris 2003
Ouvrage collectif Histoire d'Aix en Provence, Edisud 1977
Quelques photos de la sortie à AIx
Accès à la photo panoramique
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Voir un reportage de ProvenceTV , qui est proche de ce sujet, présentant l'histoire de l'eau à Aix au travers de ses fontaines : Aix-en-Provence, ville d'eau
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