Conférence du 20 avril 2017
Les cigognes du Parc Naturel de la Poudrerie de Saint-Chamas
La conférence est dédiée à M. Alfred Schierer (1927 – 2014), «l’Ami des cigognes» qui a consacré sa vie entière à la sauvegarde des cigognes blanches.
En 1974, il ne restait en France que 11 couples de cigognes blanches dont 9 en Alsace. Heureusement une campagne de réintroduction et d’élevage en captivité dans d’immenses volières ainsi que plusieurs autres facteurs imprévus -décharges urbaines et prolifération d’écrevisses américaines- ont permis de compter plus de 2 600 couples en 2016, dont plus de 30 dans les Bouches-du-Rhône.
Le 21 avril 2006 (en plein épisode d’alerte à la grippe aviaire) une cigogne transportant une branche dans son bec survolait le Parc de la Poudrerie. Très vite, il apparut qu’elle préparait son nid. Elle fut rapidement rejointe par une compagne. Ces 2 oiseaux étaient bagués : le mâle provenant du Centre ornithologique des marais du Vigueirat, près de Mas Thibert portait la bague ACVN. La femelle arrivait du Parc des Oiseaux de Villars les Dombes et arborait la bague AEIT. Le 29 juillet, 2 jeunes effectuaient leur 1er envol. Depuis, chaque année (sauf en 2010, où le nid fut abandonné alors que 3 jeunes avaient été observés), des cigogneaux voient le jour dans le Parc de la Poudrerie et s’envolent courant juillet. Au total, de 2006 à 2016, il y a eu 32 naissances mais seulement 27 jeunes à l’envol. La cigogne ACVN est restée présente au nid de 2006 à 2009, de janvier à août. Elle a été vue à nouveau, au printemps 2016, sur une prairie, non loin du Parc de Beaussenq, à Saint-Martin de Crau. De 2006 à 2009, une centaine de cigognes blanches et une cigogne noire ont passé chaque saison hivernale à proximité du Centre biologique de traitement des résidus urbains de la ville de Marseille à Entressen.
Depuis 2014, les cigogneaux nés dans le Parc de la Poudrerie sont bagués, ce qui permettra une meilleure connaissance de leurs déplacements et de leurs nidifications. Deux plateformes artificielles ont été aménagées, afin de permettre de nouvelles installations de couples reproducteurs.
La plupart des cigognes blanches quittent leurs zones de nidification entre mi-août et mi-septembre, hormis les oiseaux qui se sont sédentarisés. Elles migrent de jour, utilisant les ascendances thermiques. Elles survolent le Détroit de Gibraltar pour rejoindre leurs sites d’hivernage en Afrique subsahélienne, entre le Sénégal et le Tchad.
A noter, que l’on ne trouve aucune trace de nidification de cigognes ayant eu lieu auparavant sur les rives de l’Etang de Berre
Ces splendides oiseaux sont symbole de fécondité (on dit qu’ils apportent les bébés dans de grands sacs), de longévité et de fidélité. Ils sont considérés comme de véritables porte-bonheurs.
La cigogne blanche est une espèce protégée. Mais, malheureusement, de nombreux dangers menacent cet oiseau mythique, annonciateur du printemps. Elle est victime de nombreux facteurs de mortalité : tirs , empoisonnements par des détritus provenant de décharges à ciel ouvert, électrocutions, chocs avec des véhicules, destructions volontaires de plateformes de nidification…
Souhaitons-leur de continuer à se multiplier chaque printemps, afin que notre ciel de Provence accueille leurs vols majestueux, de plus en plus nombreux et pendant longtemps.
Compte-rendu des observations de Jacques Lemaire
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La poudrerie royale de Saint-Chamas, présentation par l'Office de Tourisme
Film réalisé par JP Chauffert (Provence TV) sur la visite de la poudrerie
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