LE BLÉ DE LA SAINTE BARBE
TRADITION PROVENÇALE
Le rituel de la Sainte Barbe ouvre, en Provence, les fêtes Calendales.
Il est de coutume de semer sur du coton humide dans 3 « sietoun » (petites assiettes), du blé ou des lentilles, le 4 décembre, jour de la Sainte Barbe. Ces trois coupelles seront disposées sur la table du GROS SOUPER. Après les trois repas consacrés aux festivités de Noël, elles rejoindront la crèche.
Le chiffre 3 largement représenté pendant ces fêtes chrétiennes, représente la Sainte Trinité (Père, Fils, Esprit).
Cette tradition date de la plus haute antiquité : dès le début du mois de décembre (le 13 décembre : «A la Sainte Luce, les jours croissent d’une puce») l’homme pense à la promesse d’une récolte prochaine que la terre porte en elle.
Cet usage est issu du mythe de la déesse DEMETER ( chez les grecs c’était la déesse de la terre nourricière, de l’agriculture et des moissons. Liée aux fêtes païennes du solstice d’hiver, c’est la période de l’année où les jours sont les plus courts. Donc ils ne peuvent que grandir à partir de ce moment.
A partir de ce jour les grains de blé vont germer et arriver à maturation le
24 décembre. Ils vont joliment décorer la TABLE CALENDALE. Peu à peu, ils vont jaunir et se dessécher, on peut, dans certaines familles, les planter dans les champs pour en assurer la fertilité. Chez d’autres, on coupe cette paille, on la fait sécher : elle servira de litière à l’enfant Jésus l’année suivante.
La qualité de cette « verdure » annonce celle des récoltes, une certaine superstition s’attache toujours à ce rituel : réussir «ses blés» est de bonne augure pour «l’an que vèn», une sorte de porte bonheur.
Sainte Barbe était très populaire en Provence.
Elle est née à Nicomédie, en Turquie au IIIème siècle. Très belle et courtisée, elle refusa de se marier pour se consacrer à Dieu. Elle se fit baptiser contre la volonté de son père, qui la fit enfermer dans une tour. Il la livra aux bourreaux et participa à son martyre.
Alors qu’elle rendait l’âme, un orage éclata et la foudre frappa à mort ses tortionnaires. C’est ainsi qu’elle est devenue la patronne des pompiers et des métiers en rapport avec le feu.
Myriam Mayol