Visite d'Alleins
Alleins est un village que l’on traverse, que l’on croit connaître mais le connaît-on vraiment ? C’est ce que nous avons voulu faire grâce à Jean-Pierre PILLARD, le président des « Amis du Vieil Alleins ». Le samedi 30 mai, il a bien voulu être le guide d’un groupe d’une trentaine de personnes. Au fil de notre promenade, nous avons appris que les plus anciennes traces de la présence des hommes à Alleins remontent au Néolithique, 4 000 ans avant notre ère. Ensuite les Gaulois puis les Romains ont occupé les lieux et on trouve des traces de leur présence (vestiges d’habitations) dans un ou deux quartiers.
L’occupation des lieux s’est maintenue durant le moyen âge. L’habitat était dispersé et l’activité des villageois essentiellement agricole. Le village connaîtra un essor tout particulier lorsque, en 1554, le canal d’Adam de Craponne permettra d’irriguer les champs. Les villageois s’enrichissent alors et on en voit les traces sur les constructions : encadrements de portes et de fenêtres très variés et dans le style renaissance.
De la renaissance date aussi un nouveau rempart de forme rectangulaire ; on peut en suivre le tracé le long du cours Victor Hugo, de la rue du 4 septembre jusqu’au Beffroi. On le retrouve côté Nord du Village où sont visibles des meurtrières de fusillade
Un premier château (« castrum ») avait existé dès le Xe siècle. Tout est reconstruit à partir de l’arrivée des Renaud en 1494, et régulièrement modifié à diverses époques. Les Renaud occuperont le château jusqu’à la Révolution, c’est-à-dire pendant trois siècles. Vendus comme Biens Nationaux, les bâtiments sont presque tous démantelés, il n’en reste que des vestiges. Le programme de fouille archéologique et de réhabilitation, élaboré en commun par la municipalité et l’association des Amis du Vieil Alleins, a permis de retrouver le plan d’ensemble, et de commencer la mise en valeur du site.
Plus que le château, l’emblème d’Alleins est incontestablement le beffroi qui constitue l’entrée principale du vieux village. Cette tour, véritable ouvrage de défense, avec ses créneaux, ses mâchicoulis, l’emplacement encore visible de la herse, est contemporaine de l’ensemble du rempart (XVIe siècle). La tour légèrement pyramidale qui la surmonte est postérieure (XVIIIe). De part et d’autre de la voûte légèrement ogivale on trouve des fragments de frise sculptée gallo-romaine. Au-dessus, figurent les armoiries de la famille des Renaud d’Allein. (orthographe ancienne du nom du village).
M. Eymard