Nostradamus ses monuments à Salon

NOSTRADAMUS : Ses monuments à Salon



L’HOMME ? Quelques éléments pour suivre son parcours

Nostradamus est né le 14 décembre 1503, à Saint-Rémy-de-Provence. Eduqué par son arrière-grand-père dans sa ville natale, il poursuit ses études à l’Université de Montpellier à partir de 1529. Il étudie la médecine, l’astrologie, il rencontre des personnages célèbres qui fréquentent cette université renommée.

Marié une première fois à Agen, il perd sa femme et ses deux enfants à cause d’une épidémie. Il doit fuir la ville car il est traité d’hérétique, il est recherché par le tribunal d’inquisition. Il disparaît quelques années et poursuit son «initiation» ; Il est cependant signalé dans plusieurs villes où l’épidémie de peste fait rage -Lyon, Marseille, Aix-en-Provence…-

Installé à Salon de Crau en 1547, il y épouse Anne Ponsard dont il aura
6 enfants.



Scène au musée de Nostradamus



SON ŒUVRE

1552 «Traité des fardements et confitures»

1555 Il est convié à la Cour par Catherine de Médicis pour prédire l’avenir des enfants royaux.
Cette même année paraît la première série de quatrains.

1557 Edition des centuries. Pour la médecine il publie une traduction de la «Paraphrase de Galien».

1559 Henri II meurt de la manière dont il l’avait prédit (Quatrain 1-35) : sa renommée grandit.
Publication du «Très utile remède contre la peste»

LE 17 OCTOBRE 1564 CATHERINE DE MEDICIS VIENT AVEC SA COUR CONSULTER LE MAGE.
A cette occasion il prédit le règne de Henri IV neveu de la Reine.

Il meurt le 2 juillet 1566.

Personnage illustre de notre cité, il est normal d’y retrouver sa trace. Moins aimé, semble-t-il, de son vivant qu'ADAM DE CRAPONNE, il a sans doute profité d’un effet de «mode» dans les années 1970-80 avec l’engouement apporté par les livres de Jean-Charles de Fontbrune et plusieurs rééditions des «CENTURIES».


Depuis plus de 30 ans en effet la ville se souvient chaque début d’été de la visite que Catherine de Médicis avait faite à l’astrologue en 1564 : c’est l’occasion d’une grande fête populaire et touristique.

Un musée lui est consacré depuis 1990, dans la maison qu’il habitait.



Fresque dédiée au grand homme, située en haut de la rue de l’Horloge
En réalité il ne s’agit pas du portrait de l’astrologue salonais.
En mauvais état, elle va être remplacée très prochainement.
Cette œuvre, peinte par l’atelier «Miami», est de Christian Dietrich (1712-1774)


Maintenant, je vais vous faire « voyager » autour des monuments que la ville lui a dédiés.

SA SEPULTURE

Pour les prendre chronologiquement, je vais commencer par son tombeau à la collégiale Saint Laurent.

Comme il le souhaitait, et comme c’était la coutume à Salon, pour les notables, il a été enseveli au Couvent des Cordeliers. A la Révolution le couvent des Cordeliers est saccagé. Lors du pillage par les gardes nationaux en 1791, les tombes sont profanées. Jean-André David, premier maire de la cité, fit transférer les ossements de Nostradamus dans la collégiale Saint Laurent. Cependant, il se trouve à Agen, un fragment de squelette qui trône dans une vitrine de la Société Académique d’Agen : il s’agit de l’humérus gauche de Nostradamus. (cf Madame Jacqueline Allemand ancienne directrice de « La Maison de Nostradamus » à Salon).


Le nouveau tombeau se trouve dans la chapelle de la Vierge, face à la porte du clocher. Il s’agit d’une niche dans laquelle reposent les reliques du célèbre médecin-astrologue obstruée par la plaque funéraire. Sur cette plaque on peut lire le rapport de la translation du corps : «Les restes de Michel Nostradamus ont été transférés dans cette chapelle après l’année 1789».



En dessous, est inscrite l’épitaphe reconstituée en juillet 1813 :

"Ossements du très illustre Michel Nostradamus, le seul, au jugement de tous les mortels dont la plume presque divine ait pu consigner les événements futurs de l’univers entier d’après l’influence des astres. Il vécut 62 ans, 6 mois, 17 jours et mourut à Salon en l’an 1566. Que la postérité ne trouble pas son repos. Anne Ponsard son épouse, lui souhaite la vraie félicité."




Photos personnelles Juin 2016



On avait placé au-dessus de l’inscription, son portrait et celui de son fils l’historien et miniaturiste (Archives municipales : 1D2. 1791).

Ces portraits miniatures peints par César ont disparu.

Celui de Michel a été volé le 19 juillet 1977 (voir le livret édité par le musée de Nostradamus, écrit par madame Jacqueline Allemand)



LA STATUE DE PIERRE : Trois siècles après…






Cartes postales personnelles



Inauguration de cette statue en 1867 : il n’est pas étonnant qu’on l’utilise pour des cartes publicitaires, c’est la «grande époque» des Huiles et Savons.


Cette statue était posée sur une fontaine abreuvoir à peu près à sa place actuelle. Elle était fort utile car située sur le foirail de la ville qui avait remplacé les jardins des Cordeliers. Ici, se tenait la foire aux bestiaux, notamment des chevaux.

La fontaine a été détruite et la statue, posée sur un socle, plusieurs fois déplacée.






Petite histoire

La statue aurait failli être décapitée par un prétendu spécialiste belge du grand astrologue, il était persuadé qu’il trouverait à l’intérieur des documents de première importance concernant l’avenir de l’humanité (journal du 4 octobre 1979).



Description de la statue


Le personnage représenté est déjà âgé, barbe et cheveux longs, ses vêtements sont ceux de son temps (chausses bouffantes). Le grand manteau peut représenter la sagesse du médecin. Les yeux levés au ciel montrent, bien entendu, l’intérêt de notre astrologue pour les étoiles. Sa main gauche tient un livre, peut-être «les Centuries», à ses pieds un globe terrestre.




Carte postale à la disposition du public au MUSEE DE NOSTRADAMUS



Statue créée par Joseph Ré (ou Rey).


Né le 28 février 1847, à Salon, fils de Elzéar Martin Ré, maçon et de Marie Jourdan.
Il a fait l’école des Beaux Arts de Marseille. Sculpteur il a offert cette statue à sa ville natale alors qu’il était encore étudiant. C’est pourquoi on dit que cette œuvre n’est pas de grande qualité. Il est également l’auteur d’autres sculptures à Salon : Les «Deux Lions» du portail monumental de la Villa Carcassonne.



LA PREMIERE STATUE de François Bouché : quatre siècles après…

Cette première statue inaugurée le 6 juillet 1966, par Jean Francou, maire de Salon, avait été offerte à la ville par Monsieur Louis Cottin, promoteur immobilier à l’occasion du 400e anniversaire de la mort de Nostradamus.



Inauguration le 6 juillet 1966 (Photo internet)


Premier emplacement, rond point de l'Arceau Emplacement actuel, place de l'ancienne Halle

Cartes postales personnelles



Erigée sur son socle en 1966, la statue monumentale de Nostradamus, est réalisée en THOREUTIQUE (Art de travailler en relief -ciseler, graver, sculpter- des matières dures telles que les métaux, l’ivoire, le bois, le marbre... par martelage sur les métaux.)

François Bouché, le sculpteur : (voir le site «François Bouché, Regards de Provence de Maguy Tran») (1924-2005) est considéré par de nombreux critiques comme « l’un des plus grands sculpteurs du XX ième siècle». Après des études à l’école des Beaux Arts de Reims, il est reçu premier au concours d’entrée des Arts Décoratifs de Paris (1941). Il arrive à Marseille en 1951 après avoir côtoyé les plus grands maitres de l’époque. En 1984 il est reçu à l’Académie de Marseille.
Il enseigna pendant 37 ans à l’école des Beaux Arts de Luminy et habitait à la pointe Rouge. Son atelier se situait à Cassis. C’est de là que s’est envolé Nostradamus.



Il est intéressant de lire le "Discours de réception à l’Académie : Eloge de François Bouché" par Danielle Giraudy datant du 22 février 2007. On y constate que l’artiste a caressé l’idée d’avoir un musée permanent à Salon. «La ville avait officiellement pris une délibération municipale en faveur de sa création en 1999, mais elle n’a pas été suivie d’effets après les nouvelles élections municipales».


Une arrivée exceptionnelle



Merci à monsieur Pierre Audibert pour m’avoir transmis ces articles de journaux anciens.

La statue sera renversée par un camion fou le 14 mars 1969 à 3 heures du matin




L’artiste s’opposera à ce qu’on remette la statue en état, estimant qu’elle est irrémédiablement mutilée par le choc et pendant quelques années, elle a séjourné dans la cour de la caserne des pompiers, au fond de la place Morgan.





Puis, après les travaux permettant l’ouverture du musée de Nostradamus dans sa maison -rue Nostradamus- elle accueillait les visiteurs dans la cour intérieure.
Cette statue est devenue un personnage symbolique de la ville, et, alors que sa remplaçante était commandée, il a été décidé de la remettre en état et d’étudier une nouvelle installation. C’est en 1999 que la municipalité décide qu’elle trônera au premier plan de la place de l’Ancienne Halle. Elle a été restaurée par Yvon Lhotelier, élève de Bouché. Son positionnement lui permet d'Indiquer le musée dédié au grand homme, dans une zone piétonne et fleurie agréable aux passants.


François Bouché parle de sa statue :

«Pour la première version j’avais pris le personnage fascinant de l’Astrologue Nostradamus «représenté» tenant dans ses mains différent symboles.

Objets symboliques figurant autour de Nostradamus :

- Dans sa main droite, un sablier, représentant le temps qui passe.
- A ses pieds, un compas, un globe terrestre.
- Il pose sa main sur une sphère céleste, ou sphère armiliaire où la terre est encore le centre de l’Univers. Peut être que notre grand homme voyait déjà le soleil dans cette sphère ?

-Galilée sera forcé de se rétracter en 1633 (seulement 67 ans après la mort de Nostradamus)-

LA DEUXIEME STATUE de François Bouché



L’artiste devant son œuvre dans son atelier de Cassis (Photo Internet)




La statue vue de côté (Est et Ouest-ombre et soleil-) (photos M. Haddab)



Le sculpteur parle de son œuvre :

«Pour ma nouvelle sculpture, je n’ai repris que les symboles. Cette œuvre est une symbolique à la mémoire des idées de Nostradamus. J’ai cherché en donnant naissance à cette œuvre, une symbolique des lignes.

C’est très simple, dans la vie de Nostradamus, certains éléments ont beaucoup compté… tel que le feu, l’air et la terre. A la base de la statue, vous avez le feu, puis au centre l’air. (des volutes apportent un certain mouvement, une certaine légèreté s’en dégage) on remarque que l’œuvre est comme fendue, l’air circule… De plus, la fente est orientée dans le sens nord-sud, le mistral s’y engouffre… Puis, troisième élément, la terre de Provence où est né et mort notre grand homme».
(le sommet de la statue représente les Alpilles rappelant que Nostradamus est né à Saint Rémy de Provence au cœur du massif et est mort à Salon, proche voisine.)



Elle mesure 9 m de haut, son socle est de 4 m. C’est probablement la statue la plus haute d’Europe (Archives du musée Nostradamus). Elle est coulée dans du bronze et pèse 3 tonnes. Pendant 8 mois, en Italie à Vérone,14 ouvriers y ont travaillé. (Archives du musée de Nostradamus)



Après une arrivée spectaculaire en hélicoptère, elle a été posée le vendredi 5 octobre et inaugurée le 13 octobre 1979.






Photo de gauche : vue du Nord
Photo de droite : vue du Sud
On remarque bien la grande fente qui laisse s’engouffrer le Mistral.
(Photos mai 2016 M. Haddab)


Au mois de décembre 1986, un phénomène d’électrolyse entre l’alliage métallique composant la statue et ses attaches a rongé ces dernières. Catastrophe évitée de justesse, la statue est déposée.



1988 : LA TROISIEME STATUE, version béton de la deuxième


En mai 1988, après plus d’un an d’absence, la statue restaurée et nettoyée est venue retrouver son socle à l’entrée de Salon. Le transport moins spectaculaire qu’en 1979 a attiré quelques badauds pour son déchargement de l’énorme poids lourd et son installation par d’impressionnants engins de levage.



Copie du journal « Le Provençal » du 18 mai 1988

«La solution béton a été choisie, cette fois, pour éviter toute mésaventure. Une sorte de tenon métallique carré de 90 cm de haut et 16 cm de côté, a été fixé sur le socle. La statue est venue se placer dessus : 3 mètres cubes de ciment ont été coulés à l’intérieur de la statue pour fixer l’ensemble. Désormais l’effigie de Nostradamus devrait être inébranlable.»



MYA

Possibilité d'agrandir la plupart des photos en cliquant dessus (Monique Eymard)

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