Les Mireieto

LES MIREIÈTO



LES MIREIÈTO, cela pourrait se traduire par « Petites Mireille », mais c’est tellement plus joli en provençal qu’on ne le dira pas !

Il s’agit d’une fête, on l’a déjà vu, les provençaux sont toujours prêts à faire la fête …

C’est une sorte de rituel de passage de la petite enfance où la chatouno prend pour la première fois la cravato. Cette étape ludique entre deux âges de la vie. Signe de transmission entre générations, c’est le moment où la ninoio, entre 7 et 10 ans va quitter le bonnet de bébé, lou beguin (sous lequel les cheveux sont lâchés) pour se coiffer en cravate.





En 2015, pour la sixième fois, le Comité des Fêtes d’Arles a organisé cette journée festive liée au costume arlésien des enfants. 39 fillettes ont été inscrites à la cérémonie de prise de coiffe qui s'est déroulée exceptionnellement un samedi.

Comme chaque année, elles ont été reçues avec leur famille. Elles viennent de tout le département et même d’au-delà et reçoivent une formation sous forme d’ateliers depuis quelques semaines.

Les postulantes ont eu droit à des visites privées de la ville d’Arles, ont découvert les portraits des Reines d’Arles et ont rencontré notre Reine actuelle, Mandy et ses demoiselles d’honneur.

Elles ont visité aussi le salon des santonniers et assisté à des ateliers dédiés aux préparatifs de Noël : table calendale, cacho fió, 13 desserts…

Un autre atelier dédié au costume a été organisé (l’élégance de l’Arlésienne, cela s’apprend !).

Le grand jour venu, le froid, le mistral, la pluie, rien ne les a arrêtées pour se retrouver, accompagnées de leur marraine (il y a eu des parrains). Lors de la cérémonie privée (le public n’entre pas dans la salle des fêtes) elles ont reçu un diplôme et un santon original.

Bien emmitouflées de capes et de châles, accompagnées par les fifres et tambourins, un passo carrièro joyeux les a conduites vers la statue de Frédéric Mistral, sur la place du Forum puis à la mairie et enfin à la cathédrale Saint Trophime.


Promotion 2012



La journée s'est terminée bien sûr au son des fifres et tambourins et de grandes farandoles.



Plus tard, entre 14 et 15 ans, lors d’une nouvelle étape symbolique, elles prendront LE RUBAN pour la première fois aux Saintes Maries de la Mer lors de la Fête Virginenco. Étape qui les conduira vers l’âge adulte où elles pourront porter le sublime costume d’arlésienne. Cette fête a été créée en 1903 par le maitre de Maillane, Frédéric Mistral. (voir le pas à pas n° 5 ).



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LE COSTUME DE MIREIÈTO



Comme nous l’avons vu, l’importance et même le nom des différents costumes d’arlésienne est d’abord lié à la coiffe.

Pour les petites filles après le béguin est venu le temps de la cravate. Mais bien sûr tout n’est pas là, et le reste de la tenue bien que très simple comporte un certain nombre de codes. La chatouno ne porte donc pas de ruban et jamais de soie, sa tenue comme celle de la jeune fille et de la femme « en cravate » est en coton.

Pour se vêtir elle commence par enfiler le pantalon (ancêtre de la culotte), les deux jupons de coton blanc bordés de simple dentelles, ils peuvent être colorés mais toujours très simples, une eso noire (corsage près du corps, il a des manches longues et étroites). La jupe est froncée et courte (mi-cheville) en coton imprimé. Le devant d’estomac toujours blanc, en percale festonnée ou brodée. Le fichu plissé (5 plis) est tenu par des épingles, il est en coton et peut être imprimé de petits motifs colorés (pois, fleurs, rayures) sur fond blanc. La dernière pièce du costume, c’est le tablier. Le costume en cravate est aussi appelé « costume de travail », c’est pour cela que le tablier est toujours présent. Chez la fillette, c’est plutôt pour protéger la jupe des petites bêtises d’enfant.

La coiffe en cravate, toute blanche, en coton blanc, se compose de deux pièces : le fond de coiffe et la cravate. C’est tout un art de la mettre en place. Dans le livre de Nicole Niel « l’Art du costume d’Arles » pas moins de 20 pages d’explications sur cette coiffe.

Le seul bijou autorisé, une petite croix d’or pendue à un ruban de velours noir au cou de la chatouneto.





Dessin de Nicole Niel qui a écrit un magnifique livre sur le costume : «l’Art du COSTUME D’ARLES», véritable «bible» de toutes les femmes qui portent le costume.


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Un peu de vocabulaire :

La chato : la fille, la jeune fille
La chatouno : (diminutif) la petite fille, la fillette
La chatouneto : la petite fillette, mignonne fillette
La ninoio : (feminin de ninoi) petit enfant (en provençal il y a le petit enfant, garçon et la petite enfant, fille) c’est un enfant plus grand qu’un nourrisson (Il n’y a pas de mal à être précis !)

M. Mayol