Fête du costume à Arles
Un autre grand rassemblement autour de nos traditions, se déroule le premier dimanche du mois de juillet (cette année, le 5). Contrairement à la "Pegoulado" ce sont ici les plus beaux costumes de soie qui sont de sortie.
L’Arlésienne est dans son costume, la quintessence de l’élégance. (Léo Lelé) Regardez-la, ce port de tête, ce regard porté au loin qui n’a rien de prétentieux, toutes jeunes ou parfois très âgées, elles sont tellement fières de le porter, ce costume …
Ce costume, dit "moderne" date du début du XX° siècle, il continue d’évoluer grâce à la coquetterie des filles du PAYS d’ARLES .
Mais qu’est-ce donc que le PAYS d’ARLES ?
C’est un endroit unique au monde, c’est notre pays, nos racines. Nos traditions y sont vivantes et se transmettent de générations en générations.
Frédéric Mistral a dit : "Lou coustume arlaten es pourta dins 60 vilo o vilage de la vesinanço d’Arle, comprès dins li 13 cantoun que veici : Arle, Tarascoun, Sant-Roumié, Castèu-Renard, Ourgoun, Eiguiero, Seloun, Lambesc, Sant-Chamat, Istre, Li Santi-Marìo, Bèu-Caire e Aramoun."
On peut considérer que cette fête du costume a pris naissance en 1903 grâce à
F. Mistral. Elle s’est installée au théâtre antique en 1904. Ce jour là, les jeunes filles qui ont pris le RUBAN à la dernière "FESTO VIERGINENCO", sont présentées à la ville d’Arles.
Nous avions vu dans le « Pas à pas n°5 » que les filles portaient uniquement le costume de "Mireille" jusque vers l’âge de 15 ans, leur passage à l’âge "adulte" se faisait lors des "Festo vierginenco" et la "prise du RUBAN".
Tous les trois ans, c’est ce jour-là, devant le peuple du Pays d’Arles, que se déroule l’intronisation de la nouvelle Reine (prochaine intronisation 2017). L’ancienne Reine, qui termine sa fonction, accueille la nouvelle qui a été élue le premier mai précédent.
Alors, pour résumer, lors de cette fête du costume, nous avons la chance d’admirer toutes ces tenues vestimentaires. Différentes selon l’âge, la condition sociale et tous ces petits détails qui font que ce costume n’est pas "un" mais multiple à l’infini.
Et les hommes dans tout ça ?
Et bien, eux ils accompagnent ces "belles dames"… Mis à part le costume de gardian qui a été décrit par Folco de Baroncelli les hommes portent le costume de "Paris", celui que tous les hommes portent en France. Les costumes et accessoires masculins ont bien sûr des spécificités, selon l’occasion, l’époque et la condition sociale, mais peu de choses les différencient d’une région à l’autre. Pourtant, venez les voir accompagner leurs femmes et leurs enfants, venez les voir jouer de ces instruments si exceptionnels que sont le tambourin et le galoubet, ils sont si fiers de mener leurs chevaux avec leur "princesse" en croupe.
Il est certain que toutes ces fêtes revêtent depuis quelques années un côté "folklorique", tourisme, commerce …obligent, mais je pense sincèrement que dans l’âme de toutes ces femmes brûle surtout le plaisir de faire perdurer une tradition, des traditions où elles prennent du plaisir, où elles investissent du temps, de l’argent (des fortunes parfois) pour une passion liée à leur patrimoine.
Cette fête du costume est avec la Pegoulado un des moments les plus importants de la sublimation provençale.
Voir un reportage réalisé sur Arles