Course camarguaise



Mais que vient faire cette statue de taureau à l’entrée de Sénas ?



Voilà une question que je me pose depuis plusieurs années. Enfin, j’ai rencontré les personnes capables de me répondre. Au sein de notre association, Marie-Thérèse, Michèle et Jacques se sont révélés fervents admirateurs de ce taureau, des «afeciounas» : cela va nous permettre d’approcher cette tradition provençale qui fait partie intégrale de notre patrimoine : LA BOUVINE (bouvino en provençal) et plus particulièrement LA COURSE CAMARGUAISE.



Qui est donc cet animal ? Pourquoi une statue ?

«On m’appelle CAMARINA, le SEIGNEUR DE PROVENCE»
Titre du livre qui lui est dédié, écrit par René Trouillet.



Il faut dire que contrairement à la corrida, où c’est le torero (toréador) qui est la vedette du spectacle et où l’animal n’a quasiment aucune chance de sortir vivant de l’arène, ici, pour la course camarguaise, c’est le taureau qui est ovationné. Le taureau est respecté, l’afeciouna voue un véritable culte au Taureau Roi.

Camarina est ce que l’on appelle un cocardier. Il a accumulé tant et tant d’exploits, de trophées, son palmarès est tellement exceptionnel, qu’il est entré dans la légende de ce qui est un véritable SPORT AU CŒUR DES TRADITIONS.

Appartenant à la manade Chauvet dont il fait la fierté, il est le seul taureau à avoir été statufié de son vivant.

Il est né au printemps 1994, a été marqué au fer et escousuré (l’escousure c’est l’entaille que l’on fait aux oreilles du taureau selon un schéma propre à chaque manade) lors d’une ferrade pour ses un an. Il porte à partir de ce jour le numéro 402. Quelques mois plus tard, il est bistouriné (castré) et baptisé CAMARINA.


Il a attendu ses 4 ans pour effectuer ses premières courses. Période d’apprentissage où le jeune taureau est emboulé et testé par le manadier lors de courses de «taureaux jeunes» dans de petites arènes.

Son ardeur, sa combativité, son courage ont fait de lui une vedette pendant près de 10 ans. Il a été sacré «Biòu d’or», récompense suprême dans ce monde très codifié de «la course» en 2005, 2007, 2008.

Pour ses 15 ans, Camarina est parti à la retraite. Il a coulé des jours heureux dans les prés de sa manade.

Cette statue de 850 kg de bronze, réalisée par le sculpteur sénassais PETER BALL a été inaugurée le 7 mars 2009 à quelques jours près pour marquer son anniversaire et rappeler sa brillante carrière.

C’était il y a 7 ans.


Camarina est mort le 4 octobre 2016

D’autres taureaux vedettes ont eu l’honneur d’être statufiés :

Le premier est LE CLAIRON de la manade Granon, en 1963. Il s’agit de la statue qui se trouve juste devant le port à Beaucaire. Ce taureau était célèbre dans les années 1930. On lui avait érigé une statue de bronze que les allemands ont fondue. Aujourd’hui sa statue est en pierre

En 1984, toujours à Beaucaire, c’est GOYA de la manade Laurent qui avait été distingué par le «Biou d’or» en 1976.

En 1990, PASCALET, de la manade Rebuffat, est installé à Lunel.



En 1991 c’est VOVO de la manade Aubanel qui est immortalisé aux Saintes-Marie-de-la-Mer.




A Saint-Christol on trouve la statue de BARRAIE de la manade Lafont. Lui aussi avait obtenu 3 «Biou d’or» (1988, 1989, 1992).



La commune de Vauvert, possède la statue de GANDAR de la manade Blatière. Ce biou avait perdu une corne lors d’un accident de la route, ce qui ne l’a pas empêché de continuer sa carrière.

En 2005, la manade Rouquette et son taureau MUSCADET sont mis à l’honneur sur un rond point à Mauguio (près de Montpellier).




L’histoire de CAMARINA était pour nous un prétexte, une occasion, de vous présenter cette tradition très locale de la COURSE CAMARGUAISE.





Si cela vous plait, nous entrerons dans le vif du sujet une prochaine fois. N’hésitez pas à donner votre avis. Pour cela, cliquez sur « POSTER UN COMMENTAIRE».

De plus, nous envisageons d’aller en groupe (sortie hors agenda) assister à une course où nous pourrons bénéficier de l’expérience et des lumières de Marie-Thérèse, Jacques et Michèle.

Car, il faut bien le dire, le SPECTACLE se trouve certainement aussi sur les bancs du public.





Petit vocabulaire :

Ne pas confondre «aficionado» et «afeciouna» :
Aficionado : c’est un «hispanisme» qui se rapporte à quelqu’un de passionné.
Afeciouna : c’est un terme provençal qui a la même signification.
La différence est pourtant grande car l’un concerne les passionnés de Corrida espagnole et l’autre les passionnés de COURSE CAMARGUAISE.

Je vous rappelle que nous parlons ici de notre PATRIMOINE LOCAL (but premier de notre association) donc j’ai gardé le terme de «AFECIOUNA».
MYA